La tragédie de Val-d’Isère : une avalanche monstre fait 39 morts dans les Alpes
La tragédie de Val-d’Isère : une avalanche monstre fait 39 morts dans les Alpes
le 10 février 1970, une énorme avalanche dévaste le chalet de l'UCPA de Val-d’Isère, faisant 39 morts. L'effroyable bilan de cette catastrophe qui endeuille le pays tout entier.
Jeunes
Mardi 10 février 1970, 8h10. Quatre-vingt-dix jeunes stagiaires , garçons et filles, arrivés depuis dimanche en Haute-Tarentaise pour un séjour au ski, prennent leur petit-déjeuner dans le grand réfectoire du chalet du Centre UCPA de Val-d’Isère.
Tragédie
On s'interpellait joyeusement. Le café fumait dans les bols, on attaquait les tartines d'un bel appétit, quand soudain, c’est la tragédie, le 11 février 1970.
Avalanche
Vers 8 h du matin, à la suite de très grosses chutes de neige tombées les jours précédents, une énorme avalanche touche très brutalement le centre UCPA, relativement peu éloigné de l'église du vieux village.
Description
Description de l'accident, l'avalanche se détache vers 2 960 mètres d'altitude depuis la pointe du Front (45° 27′ 43″ N, 6° 59′ 34″ E), située au nord-nord-est de Val d'Isère centre.
Vallée
Elle dévale en poudreuse jusqu'au fond de la vallée, vers 1 840 m, y franchit l'Isère puis la route du col de l'Iseran pour finir sa course en face sur le foyer UCPA, le Conseil d'État reconnaît sa violence exceptionnelle.
Conséquences
39 jeunes décèdent ensevelis, principalement dans la salle à manger dont les vitres ont facilement explosé sous l'impact. 37 autres personnes sont blessées.
Catastrophe
C'était la plus grosse catastrophe due aux avalanches en France depuis celle d'Ortiporio en 1934, le centre de plein air abritait à cette époque de l'année 194 vacanciers, ce fut un réel choc national à l'époque du plein développement touristique des domaines skiables.
Assy
La catastrophe du plateau d'Assy survenue quelques semaines plus tard renforça encore la nécessité de la prise en compte des risques naturels en France.
Événements
À la suite de ces évènements, l'ANENA (l'Association nationale de recherche pour l'étude de la neige et des avalanches) est créée.
Procès
Un procès au tribunal administratif, poursuivi en appel jusqu'au Conseil d'État, décision du 14 mars 1986, condamna conjointement l'État et la commune.
Phénomènes
La première carte française de localisation des phénomènes d'avalanche, CLPA, a été réalisée dès l'été 1970 en Haute-Tarentaise, à Val d'Isère.
Zonage
Le premier zonage risque naturel montagne en France a été établi aussi à Val d'Isère dès 1975 : il était spécifique avalanche.
Plan
Depuis, un plan de prévention des risques naturels et un plan communal de sauvegarde ont été établis et sont mis à jour.
Protection
Le centre UCPA a été reconstruit avec des mesures de protection paravalanches (disposition, murs renforcés, petites ouvertures, volets solides, etc.)
Mur
De nombreuses autres protections ont été réalisées : plus de 2 km de pare-avalanches métalliques ont été installés dans la zone de départ, un mur de béton armé couvert de pierre et faisant office de pare-avalanche a été construit en bordure de route à la place de la baie vitrée de la salle à manger.
André Pernet
André a mis des années avant de pouvoir en parler. Il se trouvait dans le bâtiment de l'UCPA quand l'avalanche est arrivée. « Je m'en suis sorti par miracle. »
Photo
« Je fais partie des rares qui n'ont rien eu », « confie le moniteur en nous montrant la photo noir et blanc du centre de vacances dévasté. »
Réfectoire
« J'étais juste à côté du réfectoire des stagiaires, dans la petite salle des moniteurs. Je prenais le petit-déjeuner avec Bernard Cattelan quand je l'ai vu disparaître par la fenêtre.
Vitre
La vitre avait été soufflée. Il s'est retrouvé dans la rue. Dehors, les voitures étaient broyées par la violence du souffle qui avait traversé l'immeuble. »
Secours
« Les secours sont arrivés dans les trois minutes. On a commencé à les aider. On portait les victimes mortes allongées sur des tables pour les conduire dans le restaurant en face. »
Blessés
On emmenait les blessés dans un autre bâtiment où se trouvaient les médecins. »
Secousse
« La secousse psychologique est venue quelques semaines après. Le soir, quand j'éteignais la lumière, je revoyais des images tellement horribles que je rallumais aussitôt. Je ne passe pas une semaine sans y penser. »
Gravée
Comme cette scène restée gravée à jamais : « Quand vous êtes avec un policier et que vous devez soulever la couverture pour reconnaître les corps allongés en vous aidant des papiers retrouvés », « On ne s'habitue pas à ça. »
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