Que se passerait-il si les humains disparaissaient ?

 

Que se passerait-il si les humains disparaissaient ?

2000002982373Image d'illustration. Sans intervention de l'homme, il suffirait de quelques semaines pour que des quartiers entiers s'effondrent sous l'effet des incendies et des inondations.

Souhaitons que cela n'arrive pas. Mais sait-on jamais : un séisme dévastateur, l'éruption d'un supervolcan, un virus ravageur, une pollution massive, une météorite géante… Une bonne dizaine de causes peut provoquer une disparition complète de l'humanité. Et après ?

Hypothèse

L’hypothèse n’est désormais plus exclue par certains scientifiques. Le déclin puis l’extinction de la vie humaine sur Terre dans un futur plus ou moins proche, face aux conséquences non maîtrisées du dérèglement climatique. 

Quand

Mais quand cela pourrait-il se produire ? La question divise la communauté scientifique. 

Jack o’Malley-James

Selon l’astrobiologiste Jack o’Malley-James, de l’Université de Saint Andrews (Écosse.), la vie sur Terre déclinera d’ici 2,8 milliards d’années à mesure que les températures augmenteront, comme le précise cet article de National Geographic. 

Causes

D’autres causes externes pourraient évidemment abréger le destin d’homo sapiens, comme un astéroïde, une guerre nucléaire ou même une pandémie.

Scénarios

Même si ces différents scénarios relèvent pour l’heure de la science-fiction, il est intéressant d’imaginer comment la Terre évoluerait sans nous. Que se passerait-il si, tous les humains disparaissaient du jour au lendemain ? Quelles seraient les conséquences au bout d’un an, dix ans, trente ans, cent cinquante ans, voire plus ?

Médias

Plusieurs médias ont imaginé cette hypothèse, notamment un article de Science et Vie mis en ligne le 13 mai 2023, une vidéo de la chaîne YouTube Mind Warehouse diffusée en 2016 et un documentaire de National Geographic en 2017. Nous avons synthétisé ces différents scénarios et interrogé des spécialistes pour savoir comment la planète pourrait se passer de nous.

Vidéo

D’après la vidéo Mind Warehouse, il ne faut pas attendre plus de 24 heures pour que les premières coupures d’électricité surviennent sur la planète. Progressivement, les éclairages s’éteignent partout. En effet, les centrales électriques ne sont plus alimentées en énergies fossiles, tandis que les barrages hydrauliques et les différents réseaux automatisés se mettent en sécurité.

Disparition

Quelques jours après notre disparition, l’électricité s’éteint, non sans avoir provoqué sur toute la planète des incendies dévastateurs, déclenchés par les étincelles des transformateurs qui explosent. Un scénario qui reste évidemment hypothétique, jamais un tel cas de figure ne s’étant présenté.

Cas

Au bout de trois jours, le cas le plus problématique après la disparition soudaine de l’homme vient des centrales nucléaires. 

Réacteurs

Car leurs réacteurs ont besoin d’électricité pour être refroidis en permanence. « En cas de coupure de courant dans une centrale, même sans présence humaine, les générateurs de secours se mettraient en route automatiquement. Mais ils n’ont que 24 à 48 heures d’autonomie », explique Teva Meyer, maître de conférences en géopolitique, spécialiste du nucléaire civil.

Technicien

Après cela, si aucun technicien n’est en mesure d’appliquer les procédures de sécurité, les centrales nucléaires du monde entier deviennent hors de contrôle : « Les réacteurs chauffent, ils produisent de l’hydrogène et sous la pression, ils peuvent exploser en moins de deux jours, comme cela s’est produit à Fukushima (au Japon, en 2011). »

En moins d’une semaine, les réseaux de métro seraient submergés par les eaux en quelques jours, car les pompes hydrauliques servant à refouler les eaux souterraines tomberaient en panne. 

Conséquence

Autre conséquence funeste, des millions de poulets, bovins et autres animaux d’élevage meurent de faim et de soif, enfermés dans leurs enclos.

Animaux

Les chiens, chats et autres animaux domestiques subissent malheureusement le même sort dans nos appartements ou nos maisons, excepté ceux qui ont réussi à s’enfuir, poussés par l’instinct de survie.

Centrales

Du côté des centrales nucléaires, les choses ne s’améliorent pas, loin de là. Les 430 réacteurs nucléaires actifs dans le monde sont tous entrés en fusion. Ils rejettent dans l’atmosphère des quantités astronomiques de plutonium, de césium et autres particules radioactives, qui vont contaminer l’air et les rivières pendant des milliers d’années.

Nature

Au bout d’un an après la disparition des humains, la nature a repris ses droits. Les arbres ont poussé sans entrave et atteignent des hauteurs vertigineuses. 

Jardins

Dans les et les champs, la végétation qui n’est plus traitée aux pesticides, ni désherbée ou taillée foisonne. Les « mauvaises herbes » commencent à envahir les trottoirs et les façades des bâtiments.

Sélection

Les animaux sauvages côtoient les espèces domestiques et se reproduisent librement. La « sélection naturelle » a repris le dessus. 

Pollution

Mais la pollution radioactive a déjà tué une partie de la faune à proximité immédiate des centrales nucléaires, et va contaminer le reste des espèces animales pendant des générations.

Végétation

Au bout de quinze ans.la végétation s’est tellement développée qu’elle recouvre désormais les routes. Les forêts, qui étaient limitées à 30 % du territoire français, se sont largement étendues. 

Joël Guiot

« À mon avis, elles pourraient gagner 80 % du territoire en quelques dizaines d’années, excepté dans les zones rocheuses ou trop escarpées », estime Joël Guiot, directeur de recherche émérite au CNRS. 

Paysages

Il rappelle que lors de la dernière période glaciaire, il y a 15 000 ans, nos paysages étaient essentiellement composés de steppes, et que la végétation s’est développée lors du réchauffement qui a suivi. D’après lui, le pin et le chêne vert seront les premiers à coloniser les espaces libérés par les humains, « à condition que l’eau soit disponible ».

Entretien

Au bout de trente ans, faute d’entretien, les premiers immeubles et les plus grands monuments au monde commencent à s’effondrer.

Temps 

Difficile, en revanche, de savoir combien de temps la Tour Eiffel va encore résister. Les immeubles restants sont recouverts par la végétation et ressemblent à des blocs verts géants. Des écosystèmes se sont créés au sein des anciennes villes.

Poissons

Au bout de soixante ans, les poissons, autrefois menacés par la surpêche, ne se sont pas aussi bien portés depuis des siècles. 

Thons

Les thons rouges, mérous et merlus ont fait leur grand retour dans les océans. Autrefois, ils étaient considérés « comme des espèces menacées ou quasi menacées d’extinction. Désormais, les océans se sont régénérés.

Air

Au bout de cent ans, dans un scénario où l’explosion des centrales nucléaires n’a pas contaminé l’atmosphère, l’air est désormais beaucoup plus respirable. Du fait de l’arrêt, des activités économiques et des transports, la quantité de CO2 dans l’atmosphère a largement diminué. 

Effet

L’effet de serre se résorbe. « La végétation, qui s’est développée de manière exponentielle, et les sols, qui ne sont plus artificialisés, jouent à nouveau leur rôle de capteurs », explique Joël Guiot, qui estime que la concentration de CO2 retrouvait à terme son niveau antérieur à la période industrielle, moins de 280 ppm (partie par million), contre 410 en 2023.

Françoise Vimeux

« Si on arrête d’émettre des gaz à effet de serre ou si ce qui est émis est peut-être récupéré, ce qu’on appelle la neutralité carbone, on sait que la température de l’atmosphère se stabilisera après 20 à 30 ans », confirme Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.

Régions

Au bout de 500 ans, toutes les régions tropicales et tempérées sont désormais recouvertes d’immenses réserves forestières. 

Déforestation

La déforestation infligée par l’homme n’est plus qu’un lointain souvenir. Les « presque 100 millions d’hectares » décimés sur la planète entre 2000 et 2020, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) d’après L’Information durable, ont été reboisés naturellement.

Flore

Dans cette flore luxuriante, l’évolution des espèces dépendrait du taux de radioactivité dans l’atmosphère. « On peut imaginer des mutations génétiques importantes, avec des animaux qui ne ressembleraient pas à ce qu’on a maintenant », avance Joël Guiot, directeur de recherche émérite au CNRS.

Siècles

Et après plusieurs siècles ? si les « émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique » ne seront plus qu’un lointain souvenir plusieurs siècles après la disparition de l’Homme, comme le rappelle la climatologue Françoise Vimeux, les conséquences du changement climatique lié à l’activité humaine n’auront pas totalement été digérées par la planète.

Climat

Ainsi, la chercheuse remarque « qu’il y a des composantes irréversibles du climat. Par exemple, la montée du niveau des mers continuerait pendant plusieurs siècles voire plusieurs millénaires ».

Dérèglement

Joël Guiot estime que le dérèglement du climat n’aura pas d’incidence sur la prochaine ère glaciaire, prévue dans environ 20 000 ans. 

Vestiges

D’ici là, les vestiges des derniers bâtiments auront disparu à jamais. Mais il subsistera encore sans doute des traces de radioactivité et des reliquats de déchets nucléaires, comme autant de preuves du passage furtif de l’humain sur cette planète bleue.

Traces

Restera-t-il d’autres traces des humains sur Terre ? Eh bien, oui, et cela, grâce aux glaces polaires ! Selon Françoise Vimeux, « la concentration des gaz à effet de serre est une information enregistrée dans les bulles d’air emprisonnées dans les glaces polaires qui sont de formidables archives de notre climat passé. 

Reconstituer

On a ainsi réussi à reconstituer l’évolution de cette concentration sur les 800 000 dernières années ». Il restera donc pendant longtemps une trace du passé des humains sur Terre même s’ils n’y vivent plus.

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